7- CCFD Terre Solidaire
J'ai
été saisi par l'association CCFD Terre
Solidaire, ainsi que par l'Action des
Chrétiens pour l'Abolition de la Torture, l'Action Catholique ouvrière, Amnesti
International et le collectif de
soutien aux sans-papiers de Villefranche sur Saône.
Ces
associations me demandaient mon positionnement sur certaines problématiques de
justice sociale, d'écologie ou encore d'immigration. Je reproduis ici la
réponse que je leur ai apportée, ainsi que le courrier qu'ils m'ont adressé.
Monsieur,
J'accuse
réception de votre courrier, ainsi que de votre mail qui en reprenait le
contenu.
Les
associations au nom desquelles vous me contactez sont des associations catholiques,
ou tout du moins des associations qui s’inspirent de la doctrine de cette
Église.
Bien que
je n'aime pas parler de mes antécédents, il me semble important de préciser que
je connais bien mieux les valeurs portées par le christianisme que les autres
candidats à la députation, instruit par les huit ans que j’ai passé dans un
monastère du Vercors.
Vous me
demandez un engagement sur des questions complexes, en ne laissant comme seul
choix que le oui ou le nom. Le monde ne se réduit pas à des clivages aussi clairs.
J'apporterai donc mes propres réponses.
1)
Pour garantir plus de justice sociale.
La fraude
fiscale, sous toutes ses formes, est un acte criminel au sens civique du mot,
car elle contraint l’État, dont certaines dépenses sont incompressibles, à
devoir faire porter le poids de cette fraude sur ceux qui payent leur impôt
honnêtement, ou sur les plus pauvres qui ne peuvent y échapper (notamment via
la TVA ou la CSG).
Tous les
partis politiques affichent clairement leur volonté de lutte contre elle. Pour
autant, tous ne joignent pas leurs actes à leur parole. Ce fut par exemple le
cas de François Hollande qui aurait pu nommer madame Eva Joly, grande
spécialiste de la fraude fiscale sous toutes ses formes, comme garde des
sceaux. Ce choix s'imposait. Mais nous savons qu'il lui préféra madame Taubira,
qui se garda bien d'engager la moindre action à ce propos. Elle n'en a jamais
manifesté la volonté.
Je suis
candidat de Debout la France. Pourtant, si je suis élu, je prônerai en
matière de lutte contre la fraude fiscale internationale le choix de madame Eva
Joly, dont la compétence et l'intégrité sont exceptionnels.
2)
Pour réguler les entreprises multinationales.
Le regard de la France vis-à-vis des multinationales ne peut
être apprécié sous un seul angle, fût-il celui très noble des droits humains.
Ce regard ne peut que relever d’une vision globale : relocalisation du travail
sur le territoire, réglementation contraignante sur les normes de fabrication,
taxation à l'importation pour compenser les inégalités de charges ou de droits
des travailleurs, etc.
C'est
dans ce cadre général que je travaillerai à ces questions. Je suis sûr qu'une
fois que les entreprises auront compris qu'un travailleur exploité à l'autre
bout du monde leur coûte plus cher qu'un travailleur français, certains
problèmes disparaîtront d’eux-mêmes.
3) Pour
promouvoir la souveraineté alimentaire et la justice climatique.
La
souveraineté alimentaire que vous évoquez est l'un des aspects de la
souveraineté politique que je défends. La souveraineté politique est la pierre
angulaire qui porte la légitimité des actions de nos gouvernants, dont découlent
tous les aspects de la souveraineté (alimentaire, militaire, diplomatique,
économique, etc). Si l'on fait abstraction du concept de souveraineté en
politique, je ne vois pas sur quel principe pourrait se fonder une souveraineté
alimentaire. Supprimez la souveraineté politique, et aucun des domaines de la
souveraineté n'aura de sens.
L'importance de ce
concept de souveraineté est précisément ce qui a poussé Nicolas Dupont-Aignan à
s'allier à Marine le Pen pour le second tour le l'élection présidentielle et
j'approuve entièrement ce choix.
Cette souveraineté
induit le respect de celle des autres nations. C'est pour cela que je ne
soutiendrai aucune initiative à l'étranger hors de ces deux conditions :
- soit via un accord
bilatéral à la demande du pays qui nous sollicite pour intervenir chez lui ;
- soit
via une mission officielle de l'ONU.
Le
problème de la justice climatique – si tant est que ce terme soit adéquat -s'envisage
aujourd'hui via l'ONU et c’est tout à fait normal. Je soutiendrai les actions
engagées au travers de cette institution.
L’action
en faveur de l'agriculture paysanne dépasse le cadre de la souveraineté
alimentaire. Je ne puis m’étendre, ici, sur cette question. J'étais invité, il
y a 2 jours, à un débat organisé par la FNSEA. Je vous transmettrai le compte
rendu de cette réunion sitôt qu’il m’aura été adressé.
Je ne rappellerai que
deux points particuliers de mon engagement envers le monde agricole :
- Prix plancher.
La Loi sait garantir
des prix plancher. C'est ainsi que les grandes surfaces n'ont pas le droit de
vendre à perte. Mais les agriculteurs, eux, en ont le droit ; ils y sont même
souvent contraints. Je compte faire appliquer le principe du prix plancher pour
les agriculteurs, et imposer des taxes à l'importation pour les protéger de la
concurrence déloyale de la part de pays qui n'ont pas les mêmes exigences en
matière de protection des travailleurs et de l'environnement. Si les traités
européens s’y opposent, je demanderai que ces traités soient renégociés ou exigerai
qu’on en sorte.
- Accords bilatéraux.
Je cesserai la
politique d'ingérence et de sanctions envers les autres pays souverains et
développerai nos débouchés à l'international. Ainsi, j'agirai pour que soient
levées les sanctions réciproques entre la Russie et la France ; sanctions qui
privent nos agriculteurs d'un marché de 144 millions d'habitants. D'une manière
générale, je favoriserai les accords bilatéraux mutuellement avantageux.
4)
Pour répondre à l'exigence de solidarité à l'égard des migrants.
Le pape
de Rome insiste beaucoup sur le soutien aux pauvres et l'accueil des migrants. Le
sujet est d’importance et fait débat. Permettez-moi de prendre deux anecdotes
pour fonder la réponse que j'apporterai.
a)
Lorsque Jean-Paul II visita mère Thérésa, il demanda à cette dernière ce qu'il
pourrait faire pour aider ses pauvres. Celle-ci répondit que la moitié des
biens du Vatican lui suffiraient largement. Elle n'en reçut jamais le moindre
centime.
b)
Lorsque François se rendit en Grèce pour visiter les migrants, il en tira 6 au
sort pour les faire venir au Vatican et en laissa derrière lui des centaines de
milliers.
Le pape
est un homme respectable et respecté. Il me semble possible de s'inspirer de
son exemple pour avoir toujours un regard de compassion et d’empathie sur la
misère humaine, mais avec une approche de ces problèmes qui reste néanmoins
raisonnée et pragmatique. C'est dans cet esprit que je travaillerai à
l'Assemblée Nationale sur cette cause humanitaire.
La
question des migrations implique que l'on s'intéresse à leurs causes et à leurs
conséquences, et cela en relation avec le principe de la souveraineté, comme
évoqué plus haut, mais aussi avec le risque d'atteinte à la sûreté de l’État vu
le du danger terroriste. Elle ne peut s'envisager au seul titre du droit humain
si crucial qu’il soit en effet. C'est dans le cadre d’une approche globale que
j'aborderai cette question des migrations.
Vous
retrouverez sous peu vos questions et mes réponses sur mon blog de campagne, à
l’adresse : http://legislatives2017blogdecampagne.blogspot.fr/
.
Je vous
prie d'agréer, Monsieur, l'expression de mes respectueuses salutations.
Jean-Michel Dhimoïla,
candidat de Debout la France pour la 9ème circonscription du Rhône.
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