6- Stop corruption



Je reprend ci-dessous les questions qui m'ont été posées par le collectif StopCorruption, ainsi que la réponse que je leur ai apportée.

Madame, Monsieur,

Permettez-moi de répondre dans l'ordre aux questions que vous posez, en essayant de les situer dans leur contexte.


1) Sur le délai de prescription pour les infractions occultes ou cachées.

La prescription est l'un des principes du droit. L'imprescriptibilité ne s'applique que pour les crimes les plus graves. Ces faits sont acquis et je n'entends pas revenir dessus.

La question la plus intéressante, sans doute parce que la plus complexe, porte sur l'appréciation du délai légitime de la prescription. Si elle est trop longue, cela équivaut à une imprescriptibilité de fait, ce qui est contraire aux principes du Droit. Si elle est trop courte, elle prive les victimes d'une juste réparation, indispensable à leur reconstruction morale et psychologique.

Nous avons tous pris conscience de l'inadéquation de certains délais de prescription avec la fameuse réplique de monseigneur Barbarin : Grâce à Dieu, les faits sont prescrits, s’agissant d'un délit de non-dénonciation de crimes commis sur des enfants.

Personnellement, je suis pour un doublement des délais de prescription : 6 ans pour un délit et 20 ans pour un crime. Et, s'agissant de crimes commis sur des enfants, je suis pour un délai de prescription de 30 ans à compter de la majorité de l'enfant. Car chacun sait, aujourd'hui, après tous les témoignages enfin libérés de personnes en longue souffrance, suite à de tels sévices subis à l'âge le plus fragile et le plus impressionnable, combien le traumatisme fut dommageable, souvent irréversible, et combien il est dur à ces victimes d'oser en parler.

Concernant la précision que vous sollicitez, je répondrai ceci : dans certains cas, la jurisprudence de la Cour de Cassation fixe que l'action publique s'éteint 5 ans après la connaissance d'un délit occulte ou dissimulé. Je pense que cette jurisprudence doit aller dans le sens d'une généralisation, et non d'une restriction. Si la Cour de Cassation a établi cette jurisprudence, c'est qu'elle est conforme au Droit. Il n'y a pas lieu d'affirmer, comme le fait aujourd'hui le Sénat, qu'un tel délai serait contraire au Droit en créant une imprescriptibilité de fait. Si tel était le cas, la Cour de Cassation n'aurait pas tranché ainsi la question qui lui était posée.


2) Sur le vote d'une loi de transparence obligeant les élus à rendre publique toute dépense liée à leur mandat.

J'y suis pleinement favorable. Je pense que l'homme politique est là pour servir et non pour se servir. À ce titre, il se doit d'être exemplaire dans sa gestion. L'homme politique doit avoir les moyens d'accomplir sa mission dans de bonnes conditions, mais les personnes qu'il sert sont en droit, de leur côté, de consulter l'état de ses dépenses. 

La question de travailler avec l'un des membres de sa famille est plus complexe. Certains parlementaires travaillent avec leur épouse de manière tout à fait consciencieuse et professionnelle. D'autres abusent de la situation, comme la campagne présidentielle a su le manifester. Je suis d'avis que ces pratiques cessent dans un souci d'exemplarité plus que d'équité. En effet, on ne peut pas parler d'équité si l'on interdit à une personne compétente et consciencieuse un droit de travailler ; mais, en l'espèce, l'exemplarité doit primer sur l'équité.


3) Sur le renforcement de la protection des lanceurs d'alerte.

La loi du 9 décembre 2016 crée une protection pour les lanceurs d'alerte. Je connais un lanceur d'alerte et l'ai encouragé à suivre le mécanisme prévu par la loi pour, en fin de compte, donner les documents qu'il détient à la presse.

Je pense que la loi votée est une bonne chose, mais elle ne va pas assez loin. Par exemple, sans que cela soit limitatif, elle fixe le mécanisme pour divulguer des délits au sein d'une entreprise ou d'une administration, mais elle n'englobe pas le monde associatif, ni le monde politique, ni le monde religieux (bien que celui-ci puisse être assimilé de fait au monde associatif). Il s'agit là de carences que j'entends combler.

Pour ma part, je trouve regrettable que seule la Russie ait eu le courage d'accorder une protection à Edward Snowden. La France se devait d'accorder l'asile à cet homme. Député, j'agirai pour que l'asile lui soit accordé. Et si je n'y parviens pas, j'irai le voir dans le cadre de ma mission parlementaire pour lui manifester le soutien des électeurs que je représente.

Par contre, je n'irai pas visiter Julien Assange tant qu'il se trouve sur le territoire de la Grande Bretagne. Ceci pour une raison simple : y aller serait faire offense à ce pays qui est notre allié, en commettant sur son territoire un acte qu'il pourrait considérer comme hostile. J'irai lui apporter mon soutien le jour où il ne sera plus sur le territoire de la Grande Bretagne, ou si j'obtiens le consentement de ce pays. Un député qui se déplace hors de son pays ne peut pas risquer d'offenser le pays hôte qui le reçoit.

 
J'espère avoir répondu à vos questions avec toute la précision souhaitée. Vous retrouverez vos questions, ainsi que mes réponses, sur mon blog de campagne à cette adresse : http://legislatives2017blogdecampagne.blogspot.fr/

Je vous adresse, Madame, Monsieur, mes respectueuses salutations.

Jean-Michel Dhimoïla, candidat de Debout la France pour la 9ème circonscription du Rhône.



Le 29 mai 2017 à 16:30, StopCorruption Lyon <stopcorruptionlyon@gmail.com> a écrit :

Monsieur le candidat aux élections législatives 2017

Nous sommes le collectif citoyen #StopCorruptionLyon, une déclinaison locale et autonome du mouvement national #StopCorruption. Ce mouvement est apartisan et indépendant.

Vous présentez votre candidature aux prochaines élections législatives et à ce titre nous souhaitons recueillir votre position officielle concernant les 3 points suivants.

Vos réponses (ou non réponses) seront présentées lors de notre prochaine conférence de presse et publiées sur nos médias et réseaux sociaux.

1. Retrait  immédiat de l'amendement voté le 16 février 2017 instaurant un délai de prescription de 12 ans pour les infractions dites occultes ou dissimulées"
Etes-vous Pour ou Contre ?
Pourquoi ?

2. Vote d'une loi de transparence obligeant les élu-e-s à rendre publiques toutes les dépenses liées à l'exercice de leur mandat.
Etes-vous Pour ou Contre ?
Pourquoi ?

3. Soutien à toute proposition de loi ou initiative renforçant la protection des lanceurs d'alertes et augmentant les moyens des organismes de lutte contre la corruption (parquet national financier, HATVP, agence de lutte contre la corruption). 
Etes-vous Pour ou Contre ?
Pourquoi ?

En vous remerciant pour l'attention que vous accordez à notre demande.

Dans l'attente d'une réponse de votre part nous restons à votre disposition pour tout échange que vous jugerez nécessaire.

Sincères salutations.

Collectif #StopCorruptionLyon

Site candidats législative 2017 : http://candidats.stopcorruptionlyon.fr 

Twitter : @stopcorruptio69 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

1- Profession de foi

7- CCFD Terre Solidaire

11- Quelle place donner à l’Église en France aujourd’hui